15 Août 1811, par J.R. Buhot
Messieurs et frères d'armes,
C'est pour célébrer l'anniversaire de la naissance heureuse de notre auguste Empereur que nous sommes aujourd'hui rassemblés sur tous les points de la domination Française, et presque sur tout le continent de l'Europe; des cœurs reconnaissants et sensibles font éclater comme nous, dans ce moment, le témoignage de leur reconnaissance pour ce héros, ce pacificateur, cet administrateur qui nous gouverne et dont le règne glorieux est pour nous le plus grand bonheur. C'est donc avec une vénération profonde que nous devons saluer le jour qui fut marqué par la naissance d'un si grand homme.
Nos destinées fixées par sa valeur, accomplis par sa prudence, cimentées par ses lumières, sont brillantes et glorieuses; que de travaux, que de pénibles efforts, que d'obstacles sans cesse renaissants, que de dangers multipliés n'a-t-il pas fallu courrir, pour l'accomplissement d'un résultat si satisfaisant : retirée la France des fureurs de l'anarchie; rapprocher les opinions divisées; recréer les institutions conservatrices; repousser les ennemis nombreux soudoyés par un or corrupteur ou plutôt les defaires et les vaincres entièrement; faire sortir des ténèbres où ils étaient replongés , les sciences et les arts négligés par l'effet d'ine révolution longue et orageuse; concevoir, entreprendre et exécuterdes grands ports, des canaux navigables, des grandes routes; des communications inconnus jusqu'ici, porter partout l'abondance, la vie et la consolation; pardonner à des ennemis, rappeller des hommes égarés, restorer les finances de l'Etat; poser l'édifice de nos lois civiles sur des bases indestructibles; rivaliser partout ce qu'il y a de plus glorieux avec ces héros de l'antiquité; effacer de la mémoire des hommes, par des travaux encore plus grands, la gloire de la Grèce et du nom Romain; en un mot Vaincre la nature et soumettre l'homme pour lui assurer son bonheur; voilà tous les avantages que nous devons à l'auguste monarque qui nous gouverne et qui met toute sa satisfaction à nous procurer chaque jour son amour paternel.
Que puis-je ajouter à des faits ou plutôt à des merveilles si admirables; quel développement, quel coloris puis-je leur donner!
Ici, l'excès du sentiment m'arrête. Je ne puis plus qu'admirer et garder un silence respectueux; et dans les transports d'une joie pure, d'une alégresse vive, que vous partagés sans doute, unissons nos sentiments et nos voix, pour chérir notre auguste Empereur et pour demander à l'Eternel qu'il lui accorde une existence aussi longue, une prospérité aussi soutenue que le sera dans la mémoire des hommes ses travaux et sa gloire.
Orgueilleuses angleterre, jusqu'à quand durera ton aveuglement ?Tu domines les mers, tu possède nos colonies mais tu vas voir sous peu chasser tes troupes du Portugal, , confiante dans le détroit qui te sépare de la France, retranchée derrière tes nombreux vaisseaux, tu t'arme encore d'audace et de perfidie, tu médites encore quelques nouveaux crime, tu calcules encorequelles seront les nouvelles victimes que tu pourras opposer aux coups que te prépare le plus célèbre des conquérans.
Tyr, la superbe Tyr, était comme toi, séparée du continent, elle couvrait la mer de ses vaisseaux; elle osa insulter alexandri; elle fut effacée du globe.
Carthage, la fameuse Carthage comptait aussi pour sa défense sur la mer qui la séparait de la capitale du monde, sur les armées valeureuses, sur des flottes depuis longtemps exercés à toutes les manœuvres navales; Scipion l'a détruite, Napoléon le Grand te réserve le même sort. Le Dieu qui lance le tonner, dispersant d'un souffle tes vaisseaux menaçans, portera sur tes bords son invincible armée : déjà je le vois précipiter dans la tamise tes troupes épouventées et te faire expier dans ta capitale tous les maux dont ton infernale politique a rempli l'univers.
Vive Napoléon le Grand ! Vive son auguste famille! Vive nos armées invincibles!
Aux Sept Iles, le 15 Août 1811. Le commandant d'armes de la place des Sept iles. Buhot
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